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FORCE-N présente ses formations et opportunités lors des JPO

Du 17 au 18 décembre 2025, le Journées Portes Ouvertes de FORCE-N ont transformé la Place de l’Obélisque en un véritable carrefour du numérique, réunissant jeunes, experts et partenaires autour des enjeux de formation, d’employabilité et d’entrepreneuriat.

"Un robot fonctionne comme un être humain. Nous avons la peau, qui est un organe sensoriel. On peut le considérer comme un capteur. Quand elle reçoit une information, elle la transmet au cerveau par les nerfs. Le cerveau analyse l'information. Quand il trouve qu'il y a quelque chose qui peut faire mal, il dit à nos pieds de fuir. Ces derniers s'exécutent. Les pieds peuvent être considérés comme des effecteurs. Dans un robot, il y a des capteurs qui prennent l'information de l'extérieur et la font entrer dans le système. Il y a un microcontrôleur dans le système qui analyse les informations et il va donner des ordres aux effecteurs".

La comparaison est inspirée. Devant les jeunes curieux émerveillés par son robot, Lamine Ndiaye accompagne chaque phrase d'un geste. Certains se penchent pour mieux voir le robot à quatre roues posé sur la table. Le jeune homme est un passionné de robotique. Étudiant à l'ESP, il a chopé le virus avec son grand-frère. Aujourd'hui, ce 18 décembre, il transmet sa passion aux jeunes venus assister à la deuxième journée des Portes Ouvertes organisées par FORCE-N à la Place de l'Obélisque.

Les questions fusent autour de la table. Comment programmer un robot ? Quel matériel faut-il ? Lamine répond patiemment. Il parle de microcontrôleurs, de logiciels libres, d'apprentissage par la pratique. Les jeunes prennent des notes sur leurs téléphones. Sous les tentes montées pour l'occasion sur cette place mythique de Dakar, les démonstrations se succèdent depuis la veille.

La veille justement, le 17 décembre au matin, c'est Sophie Adama Bop qui avait ouvert le bal. Elle avait quitté Mbour avant l'aube, trois heures de route pour rejoindre la capitale. Quand on lui a demandé de témoigner lors de la cérémonie d'ouverture, elle pensait s'adresser à deux ou trois personnes dans une petite salle. Mais voilà la foule nombreuse devant elle, l'attention de tous ces regards. "Sincèrement je ne m'y attendais pas", confiera-t-elle. "Quand je me vois franchement être devant tout ce public, c'est une opportunité pour moi de pouvoir parler à mes camarades jeunes".

Son histoire tient en quelques étapes. Diplômée de l'École Supérieure Polytechnique en 2024, spécialité commerce, administration et finance. Un cursus polyvalent qui ne lui a pas donné ce qu'elle cherchait : le marketing digital, les compétences numériques que demandent les entreprises. Elle intègre FORCE-N en 2022, en troisième année. "C'est grâce au programme FORCE-N que j'ai pu obtenir mon premier stage", explique-t-elle. Son projet entrepreneurial naît de là aussi, cette initiative qui mêle artisanat sénégalais, écologie et numérique. Les mille dollars de financement pour la première phase. « Actuellement nous sommes dans la deuxième phase de pré-accélération qui est toujours en cours ». Elle insiste sur un mot qui revient plusieurs fois dans son témoignage : gratuit. « Ils ont mis en place des formations tout à fait gratuites donc tu n'auras pas à chercher de l'argent pour pouvoir bénéficier de ces programmes ».

Les chiffres présentés lors de la cérémonie d'ouverture donnent une idée de l'ampleur du travail accompli. Depuis son lancement en 2022, FORCE-N a formé 58.900 jeunes aux métiers du numérique. Parmi eux, 55.179 ont trouvé un emploi. Les opérations de sensibilisation aux sciences ont touché 138.000 élèves et étudiants sur l'ensemble du territoire national.

Seydina Moussa Ndiaye, directeur du programme, a ouvert la cérémonie en remerciant l'équipe. « Environ 80 personnes employées direct ou indirectement qui travaillent d'arrache-pied à aider les jeunes à accéder à l'emploi ou à améliorer leur emploi ». Pas uniquement des universitaires. L'approche mêle formation académique et expertise du secteur privé, avec une centaine de mentors qui accompagnent les projets.

Tamba Ngom, représentant de la Fondation Mastercard, a insisté sur une nuance importante dans son allocution. « Chez nous, on ne les appelle pas bénéficiaires, mais participants parce qu'on co-construit ensemble ». Le programme a été élaboré par l'Université, la Fondation, mais surtout par les jeunes eux-mêmes. « On ne peut pas servir quelqu'un en décidant à sa place ». L'ambition affichée pour la zone UEMOA couverte depuis le Sénégal : permettre à 6,2 millions de jeunes d'accéder à des opportunités d'emplois dignes. Pour le Sénégal seul, l'objectif dépasse 1,5 million.

Les chiffres donnent le vertige. Trois cent mille jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail sénégalais selon l'ANSD. Former cent mille personnes ne représente qu'une fraction. D'où cette insistance sur la cascade : accompagner des jeunes qui créent des emplois pour d'autres, transmettent leurs compétences, multiplient les opportunités.

Sur les deux jours, les ateliers ont permis d'approfondir différents aspects du numérique. Les serious games comme outils pédagogiques innovants. La cybersécurité vue par le développeur, premier responsable de la sécurité dans le code. L'intelligence artificielle et ses impacts. Les discussions sur l'employabilité ont mis l'accent sur l'adaptabilité, cette capacité à apprendre et désapprendre rapidement dans une économie où les connaissances deviennent obsolètes à grande vitesse.

Sophie avait terminé son témoignage par un message direct à ses camarades de l'université virtuelle. « J'en ai qui sont à l'université numérique et qui n'ont pas été au courant du programme. Je leur dis que ce n'est pas normal ». Son encouragement : venir intégrer le programme, profiter de ces formations gratuites, développer ses compétences.

Le soir du 18 décembre, la Place de l'Obélisque retrouve son calme. Les tentes se vident, les derniers participants échangent leurs contacts. L'équipe range le matériel, récupère les badges. Impossible de dire combien vont s'inscrire dans les semaines qui viennent. Mais pendant deux jours, FORCE-N a montré concrètement ce qu'il propose. Les formations, les accompagnements, les financements, les mentors. Tout était là, visible, accessible. Les portes étaient ouvertes. 

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