lun 29/12/2025 - 09:30

À Louga, le hackathon organisé par l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane, à travers la Direction du Développement et de la Coopération (DDC), en partenariat avec le programme FORCE-N, a réuni quatre équipes finalistes autour de solutions numériques à fort impact, du 12 au 13 décembre 2025. Au terme de quarante-huit heures d’intense travail, toutes ont décroché un accompagnement d’un an pour transformer leurs projets en entreprises viables.

Alors que tous les regards sont braqués sur le jury qui vient de rentrer dans la salle après plusieurs minutes de délibération, Mame Coumba Diabel Diallo se lève de son siège. Elle traverse l'amphithéâtre de l'ENO de Louga et monte sur l'estrade. Elle prend le micro. Dans les rangées, on se redresse. « Toutes les quatre équipes participantes seront accompagnées par FORCE-N à travers le parcours entrepreneuriat numérique », annonce la chargée d’Insertion à FORCE-N. Un an d'accompagnement technique, un potentiel premier financement de mille dollars et peut-être un deuxième de cinq mille. Les épaules se relâchent dans la salle. On respire enfin. Quand Mamadou Dièye Bâ, le président du jury, proclame les résultats, l’ambiance est moins tendue. 

Cet événement a marqué l'aboutissement d'un processus de créativité et d'innovation réunissant de jeunes porteurs de projets issus de plusieurs localités. À l'issue de la phase de présélection, six équipes avaient été retenues pour cette finale, dont quatre ont effectivement pris part à la compétition.

Au cours de leurs présentations, les équipes finalistes ont exposé leurs solutions numériques suivies d'échanges avec les membres du jury. Ces derniers ont partagé leurs observations et formulé des recommandations aux porteurs de projet. Le public, composé d'étudiants, de coachs et d'acteurs locaux, a vivement apprécié la qualité des démonstrations et la pertinence des solutions proposées.

À l'issue des délibérations fondées notamment sur les critères d'innovation, de pertinence, de viabilité, de durabilité et d'impact réel à court et long terme, le jury a rendu son verdict.

Mala sur la première marche

La première place est revenue au projet Mala, une plateforme de télémédecine vétérinaire géolocalisée visant à améliorer l'accès aux soins vétérinaires grâce aux outils numériques. L'équipe a obtenu 311,25 points, soit 77,77 sur 100.

La deuxième place est revenue à l'équipe de l'ENO de Ndioum avec le projet Agro Smart, une solution destinée à renforcer les capacités des producteurs agricoles dans divers domaines, notamment par l'accès à l'information et à l'accompagnement numérique. "Au côté des agriculteurs, on a remarqué qu'il y a des pertes de rendement car il n'y a pas de données fiables", explique Tacko Poulo Sy, membre de l'équipe. Score : 76,37 sur 100.

En troisième position, le projet Panongbene qui propose une digitalisation complète des établissements scolaires et universitaires, à travers des outils d'analyse et des services numériques personnalisés facilitant l'apprentissage, le suivi pédagogique et la communication entre élèves, étudiants et enseignants. L'équipe a obtenu 72 sur 100.

Enfin, le projet Ndox Mi s'est distingué par sa vision innovante de la gestion intelligente et durable de l'eau, intégrant des objectifs multiples et interconnectés afin de répondre aux enjeux actuels et futurs. Score : 70,76 sur 100.

Un cadre d'apprentissage

Au-delà de l'aspect compétitif, cette finale a constitué un véritable cadre d'apprentissage, de partage d'expériences et de mise en réseau. Les échanges entre les équipes, les coachs, le jury et le public ont été particulièrement riches et constructifs.

Modou Gueye, cofondateur de Panongbene, ne cache pas sa satisfaction. « C'est un hackathon vraiment très innovant parce que ça nous a permis de développer des compétences dans le domaine de l'intelligence artificielle. Ça nous a permis aussi de développer des compétences dans le domaine des soft skills, avec des coachs qui sont très engagés. Je pense que c'est une très bonne opportunité pour des lendemains meilleurs ».

Son message aux jeunes : « Si vous avez une idée de projet, il faut l'exposer. Il faut venir dans des structures comme FORCE-N, participer aux hackathons. Vous allez gagner en compétences et en capacité d'innovation ».

L'émotion ressentie à la clôture illustre l'engagement et la motivation des jeunes innovateurs. L'intérêt suscité par cette initiative auprès des étudiants et des jeunes participants confirme la pertinence de ces actions portées par l'UN-CHK en faveur de la promotion de l'innovation, de l'entrepreneuriat et du numérique au service du développement local.

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